Quand on parle « art préhistorique » on pense vite aux grottes ornées. Mais au Paléolithique (période des chasseurs-cueilleurs qui dure jusqu’il y a environ 10 000 ans), l’art s’exprime sous bien d’autres formes. Parmi ces formes, l’art « mobilier » composé de figurines et autres galets peints ou gravés occupe une place à part.
Une grotte ça ne se rate pas… un galet ou une petite plaquette gravée d’un cheval, c’est déjà plus difficile à trouver et certains de ces objets ont parfois dormis dans les collections des laboratoires plusieurs années avant d’être redécouverts. D’autres n’ont peut-être pas été identifiés et sont restés dans les tas de déblais de fouilles trop rapides, à moins qu’ils aient été jetés au fond d’un sac et rangés dans une boîte marquée d’un infamant « divers objets »…
La découverte exceptionnelle faite par l’INRAP sur un site paléolithique à Angoulème aurait pu subir le même sort. L’intuition des fouilleurs en a décidé autrement et ce petit bout de grès a été lavé avec soin permettant d’y découvrir des silhouettes d’animaux (cheval, auroch, cervidé) gravées il y a 12 000 ans !

Ce qui étonne dans cette découverte, ce qui la rend vraiment exceptionnelle c’est que, selon les connaissances actuelles, le dessin figuratif (représentations plus ou moins réalistes d’animaux) disparaît à la fin du Paléolithique pour laisser place à un dessin symbolique (représentations de symboles). En clair : on ne s’attendait pas du tout à trouver ces représentations d’animaux dans un site tellement récent. Les collègues vont devoir remettre à plat plusieurs théories sur l’histoire de l’art paléolithique !
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